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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/166

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connaissons pas d’autres indiscutables dans les archives de l’histoire. C’est aussi que, d’emblée, il nous montre l’un des obstacles auquel des tentatives criminelles du même gente se heurteraient. Certes le choix de la variole indiquait de la part de ses auteurs une réelle perspicacité, à moins qu’ils n’y aient été conduits tout simplement par la facilité de l’entreprise, cette maladie étant alors ordinaire. Aujourd’hui le même acte criminel trouverait devant lui des sujets vaccinés, même dans les populations arriérées ; car, avant l’exterminateur, seraient sans nul doute passés des vaccinateurs, médecins ou missionnaires. Il serait aussi plus difficile de se procurer le virus en raison du recul de la variole et de la rareté actuelle de ses épidémies. Enfin, en cas de guerre entre civilisés vaccinés de part et d’autre, la tentative serait vouée à un échec complet.

Des essais de propagation du choléra, de la dysentérie bacillaire, de la fièvre typhoïde, fussent-ils scientifiquement réalisables, rencontreraient le même obstacle, la vaccination préventive. D’autre part, nulle de ces maladies n’aurait chance de se propager sur des populations soumises aux règles de l’hygiène et ne buvant que des eaux stérilisées.

Il est, au demeurant, d’autres raisons qui rendent