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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/173

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limité d’individus est devenue un peuple immense qui, sans cesse, trouve devant lui des êtres sensibles chez lesquels il se multiplie. Une maladie infectieuse ne saurait donc s’arrêter, une fois développée, comme elle s’arrête fréquemment d’elle-même au moment incertain de sa naissance. Il ne suffit plus que la cause qui amène la rupture de la chaîne agisse sur un certain nombre de germes ; il faudrait qu’elle agit sur tous les germes de la maladie et sensiblement au même moment. Le génie d’adaptation est tel chez ces infiniment petits que ceux qui ne seraient pas atteints par la force destructive pourraient, par une modification de leurs aptitudes, de leurs moyens d’attaque, ruser en quelque sorte avec l’adversaire et reprendre la lutte compromise sous des formes nouvelles.

Il faudrait donc, pour qu’une maladie infectieuse disparût que la cause qui interviendrait frappât l’ensemble de ses agents pathogènes et non quelques-uns. Avons-nous des raisons de penser que cet événement a pu se produire déjà ou qu’il puisse un jour se produire ?