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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/175

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que la médecine est une science, nous montrent de moins obscur, c’est que les maladies infectieuses, se modifient avec le temps, qu’elles évoluent. Nous le savions déjà pour ce que nous en avons dit en traitant de la vie des maladies. Qui dit vie dit évolution. Donnons quelques exemples de transformations observées :

La pneumonie est une ancienne connaissance à nous. Elle a été, depuis longtemps, excellemment observée et décrite dans sa forme classique, dite franche parce que les symptômes en sont bien apparents, tranchés, lobulaire parce qu’elle frappe, dans ce cas, un lobe tout entier d’un poumon, fibrineuse parce que le lobe atteint est compact, imbibé de la fibrine du sang (fibrineuse aussi est l’expectoration caractéristique). On reconnaît le tableau de la pneumonie classique dans de très anciens auteurs, pour ne pas remonter trop loin dans les écrits du xviie siècle ; Grisolle, au milieu du xixe, nous a laissé une description qui, tant pour les qualités de l’observateur et de l’écrivain que pour la netteté des symptômes observés est un chef-d’œuvre. Or, nous l’avons dit déjà et nous devons le répéter en cette place, cette pneumonie classique devient de plus en plus rare. On la rencontre bien encore chez l’enfant, chez