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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/204

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insecte, le pou, est singulièrement plus facile à atteindre que le moustique puisqu’il ne peut vivre que sur l’homme. La lutte contre le typhus se résume dans la lutte contre le pou. Si donc le pou venait à disparaître du monde, du même coup le typhus serait supprimé. Pouvons-nous espérer la suppression du pou ? Un tel résultat n’est certes pas au-dessus de notre effort. Le pou est disparu des nations civilisées par la simple habitude de la propreté. Si l’on parvenait à faire pénétrer cette habitude chez les peuples incultes, la disparition du pou suivrait et, avec elle, la disparition du typhus. La pénétration des notions les plus élémentaires de l’hygiène n’est possible qu’à condition qu’un contact soit établi entre tous les hommes.

Ce contact devient de plus en plus complet tous les jours ; il n’est pas encore total. Là où il existe, les préceptes de l’hygiène ne pénètrent que lentement ; leur expansion est gênée, du côté des populations mineures, par l’ignorance, les préjugés, le manque d’un suffisant bien-être, sans lequel il n’y a pas de progrès, du côté des nations civilisatrices ou simplement conquérantes, par l’indifférence, les préoccupations égoïstes, l’absence d’un programme d’exécution ou la défaillance de son