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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/203

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inoculé par l’insecte. Ce sont des méthodes excellentes, surtout la première, pour protéger un groupe d’individus, un centre de colonisation. Lorsqu’on cherche l’application en plus grand, des difficultés inouïes surgissent. Comment arriver à traiter tous les indigènes d’un pays à la fois ? Comment arriver à stériliser, même progressivement, la totalité des paludéens du globe ? Et, si l’on omet quelques individus d’un foyer, comme il est impossible d’en détruire tous les moustiques, encore moins ceux du voisinage, ne voit-on pas qu’en dépit de tous les efforts ce foyer, un instant éteint, se rallumera. Nos meilleurs spécialistes de la question, Edmond et Étienne Sergent, Brumpt le répètent : la lutte antipaludique est un combat qu’il faut sans cesse poursuivre, ne jamais interrompre sous peine de voir, en une saison, se perdre le bénéfice de longues années d’efforts patients.

Peut-on espérer, dans ces conditions, la disparition du paludisme ? Il serait bien téméraire de répondre affirmativement.

Le typhus exanthématique nous offre un plus grand espoir. Comme pour le paludisme, deux facteurs obligés : l’homme seul réservoir du virus, l’insecte seul agent de transmission. Mais cet