Aller au contenu

Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suivre la nature pour réaliser la suppression d’une maladie est de frapper pendant des siècles toutes les générations de l’espèce sensible. L’immunité qui suit l’atteinte de l’individu par la maladie naturelle se transformera ainsi peu à peu en une résistance héréditaire de plus en plus grande qui doit aboutir, en fin de compte, à une véritable immunité de l’espèce.

Par l’emploi des vaccins préventifs, l’homme agit dans le même sens que la nature et son intervention s’ajoute, dans ces cas, à l’action de celle-ci.

Les méthodes qui soustraient les individus de l’espèce sensible à l’attaque de la maladie naturelle ont une action opposée.

Le civilisé qui boit une eau pure évite par cette précaution la fièvre typhoïde, la dysentérie, toutes les maladies qui se prennent par l’eau. Le non-civilisé, au contraire, absorbe dès le jeune âge les germes de ces maladies avec l’eau impure dont il s’abreuve. Ces germes lui communiquent ces maladies sous forme ou moyenne ou bénigne ou inapparente ; dans tous les cas, ils le vaccinent.

Les civilisés, s’ils se trouvent, du fait d’un changement dans leur vie, empêchés de suivre les précautions qui les protègent d’ordinaire rencontrent ces germes et contractent la maladie sous forme