Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/223

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sévère. Si nous nous plaçons au point de vue de la disparition des maladies, ils constituent, à l’inverse des non-civilisés, une réserve excellente pour la conservation de l’agent pathogène et, par conséquent, de l’infection qu’il cause.

La suppression du pou, amenée dans les nations civilisées par les progrès de la propreté, a supprimé la résistance ancienne qu’offraient les hommes de ces mêmes nations quand le typhus sévissait sur elles à toutes les générations. Ces hommes offrent donc, à présent, une sensibilité extrême à la maladie lorsqu’ils s’y exposent. Ils constituent donc, eux aussi, une réserve de sujets sensibles pour la conservation du virus. La mesure prophylactique, excellente pour faire reculer le typhus, permet ses reprises le jour où, à la suite de misères ou de guerres, l’hygiène et la propreté fléchissant, le pou reparaît.

Ajoutons que ces considérations d’ordre prophylactique et général ne doivent pas empêcher les civilisés de suivre les méthodes rationnelles qui les protègent des épidémies, mais les engager, au contraire, à étendre le bénéfice de ces mesures à leurs semblables moins civilisés. Qu’importe que le typhus et la fièvre typhoïde résistent en quelques points du globe d’où nous pouvons espérer un jour