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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/39

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Nous nous faisons de la maladie une image vivante. Ce n’est pas une erreur. La maladie infectieuse porte les caractères de la vie. Elle les doit, à la fois, à sa cause animée et à la réaction des cellules de nos organes qui, elles aussi, sont des êtres vivants.

Ce n’est donc pas par simple artifice de langage que nous pouvons parler de la vie d’une maladie, de sa naissance et de sa mort et, par conséquent, lui reconnaître les qualités qui caractérisent l’existence.

Ce qui caractérise la vie, c’est la continuité. C’est cette propriété qui fait qu’alors que les forces physiques s’épuisent, s’éteignent ou plutôt paraissent s’épuiser et s’éteindre, en tout cas deviennent tout autres en se transformant, la vie, quelles que soient ses facultés prodigieuses de plasticité, se conserve, se prolonge, dure avec ses caractères propres.

Pour se conserver, se transmettre, la nature profite de toutes les circonstances. Comme un liquide, enfermé sous pression, filtre par tous les interstices qu’il rencontre, pores invisibles aussi bien que brèches évidentes, la vie use des moindres possibilités pour se conserver, quelles que soient les changements, les altérations, les mons-