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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/50

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devina qu’il se trouvait autant de causes différentes qu’il y avait de fermentations. Ces causes il en demanda la connaissance au microscope. L’instrument lui montra la présence constante d’êtres figurés très petits, de même forme pour une même fermentation, alors que les formes en variaient d’une fermentation à l’autre. Il retrouva la levure de bière dans la fermentation alcoolique (vin, bière) ; il découvrit le ferment lactique dans la fermentation lactique, le mycorderma aceti dans l’acétique, un ferment mobile dans la fermentation butyrique.

Son génie lui avait appris deux choses : que les fermentations sont dues à des agents vivants, que chaque fermentation particulière est liée à un ferment particulier.

Cette dernière notion, la spécificité, Pasteur la transporta ensuite dans le monde des maladies infectieuses. Elle y trouvait les mêmes applications et elle mena vite Pasteur et ceux qui le suivirent à la découverte des microbes pathogènes. Cette même notion de la spécificité a donc permis non seulement de trouver les causes de chaque maladie, mais de séparer nettement les infections les unes des autres. Elle est la base de nos connaissances sur la question qui nous occupe.