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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/51

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Cinquante ans après les découvertes de Pasteur, cette base reste-t-elle inattaquable, demeure-t-elle conforme aux faits connus ? Si l’on se place au point de vue des applications acquises qui ont modifié la prophylaxie et le traitement des maladies, on n’en saurait douter. Il en est un peu autrement si l’on se place au point de vue des conceptions générales et des applications de demain.

LIMITES DE LA SPÉCIFICITÉ

Ce ne sont pas les découvertes de Pasteur, leurs conséquences, leurs bienfaits que nous mettons en discussion. L’œuvre pastorienne demeure entière ; elle s’étend tous les jours. Mais, comme toutes les acquisitions, fût-elle la plus grande (seule l’œuvre de Lavoisier peut rivaliser avec elle), elle n’est que partie de la vérité.

Une compréhension trop étroite de la spécificité conduirait, nous le savons aujourd’hui, à des conséquences erronées.

En son sens strict, rationnel, la notion de la spécificité signifie que chaque maladie infectieuse est due à un agent vivant particulier, que chaque