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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/58

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permet de reconnaître le microbe correspondant ou bien, avec la culture d’un microbe connu, de déceler la propriété inverse dans le sérum d’un malade et, par conséquent, de faire le diagnostic de la maladie. On reconnaît ainsi au laboratoire la fièvre typhoïde, les paratyphoïdes, la fièvre méditerranéenne, le typhus exanthématique. Le procédé de Bordet-Wassermann qui permet de diagnostiquer la syphilis est une application détournée de la même méthode.

Nous serions donc mal avisés de dénier à la spécificité sa valeur. Si nous nous trompons, c’est en ne mettant pas la spécificité où elle est. Elle n’est pas dans le complexe microbe ; elle est dans certaines des substances qui le composent, dans chacun de ces antigènes dont l’ensemble donne son individualité à chaque microbe. Mon frère aîné Maurice Nicolle a défini le microbe : une mosaïque d’antigènes. Avec cette représentation tout s’explique.

On conçoit par conséquent que, dans une même espèce, chaque individu ne présente pas la totalité des antigènes qui caractérise le microbe type de l’espèce et qu’il y ait des antigènes communs à des espèces microbiennes différentes.

Nous sommes naturellement portés à consi-