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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/59

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dérer les agents de nos maladies au point de vue de leurs propriétés pathogènes. Nous les classons d’après ces propriétés. Nous avons raison en tant que médecins ou malades, tort à d’autres points de vue. La virulence, le pouvoir toxique ne sont pas des caractères plus essentiels d’un germe que tel ou tel autre qui nous intéresse de moins près, son pouvoir fermentatif sur les sucres, sa propriété d’être précipité, agglutiné par telle substance, d’en fixer telle autre, la coloration de ses cultures, etc.

Tous ces caractères sont modifiables (nous le verrons clairement à propos de la virulence) suivant les conditions de vie des microbes ; ils sont le fruit des rencontres, des accidents, de la nécessité où tout être se trouve de s’adapter pour conserver l’existence.

Un microbe bien différencié, hautement pathogène et hautement toxique, tel le bacille diphtérique n’est que le type le plus représentatif à nos yeux d’un vaste groupe botanique. Il est à la fois le mieux adapté à notre organisme (le plus virulent) et le plus nocif (le plus toxique). L’une ou l’autre de ces propriétés peut s’amoindrir chez un individu du même groupe, y manquer. Les deux peuvent aussi bien faire défaut. Pour le médecin, un tel microbe, dépourvu de virulence et de toxi-