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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/81

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currente, on observe la succession des phénomènes suivants : Aux premiers jours de l’infection, les symptômes sont modérés et l’examen du sang n’y montre encore qu’un petit nombre de spirochètes. Progressivement, les jours suivants, et parallèlement, les symptômes s’aggravent et le nombre des spirochètes augmente. Il arrive un moment où l’état du malade devient inquiétant ; en ce moment, les spirochètes pullulent à tel point dans le sang qu’ils s’y enchevêtrent et y forment des amas, des buissons véritables. L’organisme paraît vaincu. Or, c’est à ce moment précis que survient la crise. Non seulement, comme nous l’avons dit, en très peu d’heures, l’état du malade se modifie du tout au tout, mais encore l’examen du sang n’y montre plus la présence d’un seul spirochète.

Il faut se rappeler, pour comprendre notre explication de la crise, ce que nous avons dit de l’évolution des spirochètes chez le pou. Nés de la fragmentation des microbes, absorbés avec le sang du malade par l’insecte, les spirochètes de nouvelle formation revêtent tout d’abord une forme invisible. C’est au moment où ils passent de cet état d’inframicrobes à celui de microbes, décelables à l’ultramicroscope puis au micros-