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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/82

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cope, qu’ils montrent la plus grande virulence. Nous avons prouvé par nos recherches avec Georges Blanc qu’à mesure que leurs dimensions s’accroissent ensuite leur virulence s’amoindrit. Elle s’amoindrit jusqu’à devenir nulle ; le pou qui les porte, inoculé après broyage, ne détermine plus l’infection. La raison en est, pensons-nous, qu’en atteignant la forme adulte, le spirochète revient à son état ancestral, celui sous lequel il était un microbe du milieu extérieur (eau ou terre végétale), dénué de pouvoir pathogène, un simple saprophyte.

Or, chez l’animal ou l’homme atteints de récurrente, les spirochètes subissent la même évolution. Envahi par les formes jeunes, virulentes, par celles, également actives, qui naissent de la fragmentation des premiers envahisseurs, l’organisme se trouve, au début, sans défense. Il ne peut détruire ces spirochètes et former avec leurs substances (antigènes) les substances de propriété contraire, microbicides qui lui permettraient de lutter contre eux. Désarmé, il demeure passif ; il ne réagit pas plus qu’un milieu de culture artificiel. Favorisés dans leur développement par cette inertie, les spirochètes, au lieu de se fragmenter dès leurs premiers stades, poussent jusqu’à la forme adulte qui,