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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/83

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elle, se multiplie par division transversale (un individu adulte en donnant deux du même caractère). L’organisme n’a donc plus, au bout d’un certain temps, en lui que des individus, sans doute terriblement nombreux, mais peu ou point virulents, faciles à attaquer. La situation se trouve retournée. Avec la substance des premiers ennemis inoffensifs qu’il détruit, l’organisme produit une petite quantité d’anticorps et, comme, sous l’action de ceux-ci, une masse de plus en plus grande d’antigènes se trouve à sa disposition avec les cadavres de plus en plus nombreux des spirochètes, la production des anticorps s’accélère. Elle s’accélère d’autant plus vite que le nombre des envahisseurs est plus grand. La pullulation extrême du spirochète est donc facteur de la crise.

Il est rare que la récurrente se borne à un premier accès ; s’il en était ainsi, elle ne mériterait pas son nom. C’est que, le plus souvent, quelques spirochètes, au stade invisible, résistant, ont échappé à la destruction. Ils se réfugient dans certains organes (le cerveau en particulier) ; puis, la production des anticorps s’étant épuisée rapidement, ils envahissent, de nouveau le sang et, de nouveau, s’y multiplient. Ainsi se trouve réalisé le second accès que termine une seconde crise.