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Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/75

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de ce genre, et ne pense pas plus à rencontrer des chefs-d’œuvre plastiques en dehors de ses expériences idéales, qu’il n’espère voir nos langues vieillies et effacées produire encore de grands écrivains. Plutôt que de prêter l’oreille à quelques consolations chimériques, il tourne un regard courageux mais profondément désenchanté vers notre état de choses moderne. Qu’il laisse l’amertume et la haine remplir son cœur, si ce cœur n’est pas assez tendre pour la pitié ! La méchanceté même et l’ironie sont préférables à ce qu’il s’abandonne, comme nos „amis des arts“, à une satisfaction trompeuse, à une paisible ivresse ! Cependant, même s’il peut faire plus que nier et mépriser, s’il peut aimer, s’il peut souffrir et travailler en commun, il est pourtant forcé de nier avant tout pour préparer la voie à son âme généreuse. Pour que la musique dispose un jour le cœur de beaucoup d’hommes à un pi-