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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/267

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Il ne tressaille point. — Dans sa fierté sublime,
Innocent, au bourreau sans crainte il va s’offrir :
Un éclair, un bruit sourd… et Chénier meurt victime

De la Terreur qui va mourir.


Oublions, oublions cette époque irritée !
Ô Liberté divine, ô fille de la loi,
En voyant sous ton nom tant de honte abritée

On se prend à douter de toi !


On ne t’accepte plus comme le but suprême
Où conduit l’avenir, où va l’Humanité ;
On est prêt à flétrir d’un indigne blasphème

Ta grandeur et ta majesté.


Mais non ! car tu n’es pas coupable de l’outrage !
Non ! ce n’est point par toi que le sang a coulé :
Et si ton nom sacré préside à ce carnage,

C’est qu’une autre te l’a volé !