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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/268

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Cette autre, que l'on hait aussi fort que l'on t’aime,
Cette autre, qui se dit ta sœur, ô Liberté !
C’est la Licence folle avec l’Émeute blême

La torche en main, à son côté !


C’est elle qui, marchant près de toi, pâle et sombre,
Frôlant ton pur manteau de ses sales haillons,
Sur ton brillant flambeau jette parfois son ombre

Et met du sang dans tes rayons !


C’est elle qui te suit, ardente, et prend ta place
À ta première erreur, à ton premier faux pas,
Pour appeler bientôt le despote qui passe

Et tomber ivre dans ses bras !


C’est elle qui se plaît à la noire hécatombe ;
Elle que réjouit l’acre odeur du charnier ;
C’est elle la coupable : et sur elle retombe

Le meurtre indigne de Chénier !