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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/65

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Les chantres font vibrer la coupole profonde,
Et les trois prêtres noirs s’inclinent vers la croix.

C’est la messe des morts, la conduite dernière
Que fait l’homme qui reste à l’homme qui s’en va ;
C’est le dernier adieu de l’humaine misère,
C’est le dernier accent que le mort entendra.

Ils sont là, les amis, les vrais amis fidèles.
Petit en est le nombre, et grande la douleur ;
Car, pour savoir le prix des amitiés réelles,
Ils n’ont plus qu’à sonder le vide de leur cœur.

Il est là, dans le fond, le cortége moins sombre
De tous ceux qu’il connut en passant ici-bas :
Frôlements d’un instant, relations sans nombre,
Des noms, et point un cœur. — Ceux-là ne pleurent pas.

Ces derniers sont venus par pure bienséance,
La lèvre sans prière et l’âme sans regrets ;