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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/66

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Ils veulent seulement faire acte de présence,
Être vus des parents et s’en aller après.

Enfin, aux bas côtés, les curieux s’amassent,
Regardant de la mort le pompeux ornement ;
Puis de nouveaux venus, gantés de blanc, se placent :
C’est pour un mariage… après l’enterrement.

Cependant, libre enfin de sa terrestre chaîne,
Effleurant en passant son cadavre glacé,
Dans l’ombre des piliers, sur cette foule humaine,
Plane de son grand vol l’âme du trépassé.

Et lisant dans les fronts la pensée enfermée,
Triste, elle se répète en gémissant tout bas :
« Hélas ! qu’il en est peu, de ceux qui m’ont aimée,
Qui m’aimeront longtemps et ne m’oublieront pas ! »