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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/101

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son enfant. Ce fils lui fut encore enlevé en 1813 par une fièvre cérébrale.

L’année précédente, une fille charmante était morte à l’âge de quatre ans. Il restait une sœur aînée, dont la naissance datait de 1805 : c’était la seule espérance de cette famille si cruellement éprouvée. On avait vu se manifester dans celle-ci, se développer successivement avec les années tous les dons du cœur et de l’esprit, toutes les grâces du corps, qui semblaient réaliser en elle l’idéal d’un ange. Son cœur avait une pureté de sentiment que fortifiait encore sa croyance religieuse, comme chrétienne, aussi profonde qu’éclairée.

Ses parens étaient sur le point de l’unir avec une personne de son choix.

Au milieu des préparatifs de ce mariage, une maladie grave la saisit et l’enlève en Septembre 1827. Quelques semaines suffisent pour détruire tout le bonheur dont cet ange était la source.

Je ne parlerai pas ici de la douleur qu’en éprouva, qu’en ressentira jusqu’au dernier soupir, son inconsolable mère. Après avoir perdu l’aîné des fils de son premier mariage, dans la campagne de Portugal, sous Junot ; après avoir appris, non sans en éprouver les plus cuisans déchiremens, la perte du second, mort dans l’Inde, au milieu de ses entreprises généreuses pour l’avancement de l’histoire naturelle ; après avoir vu périr successivement de maladie trois des quatre enfans dont le Ciel avait béni son second mariage ; après avoir élevé la fille accomplie qui lui restait de cette union, jusqu’à l’âge de près de vingts-deux ans, cette mère de douleur semblait avoir comblé la mesure des afflictions domestiques, lorsque la mort couvrit d’un crèpe fu-