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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/102

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nèbre la place où l’illusion d’un bonheur qui s’échappe pour toujours, avait préparé le lit nuptial. Cependant deux enfans, et des enfans dignes d’une telle mère, lui restaient de son premier mariage ; et les tendres soins qu’elle avait la longue et douce habitude de donner à son époux, pouvaient l’attacher encore à l’existence ; mais pour lui, le présent était d’autant plus déchirant, que l’avenir ne lui laissait aucun espoir de remplacer de telles pertes.

C’est dans ces momens de cruelle affliction que la science fut pour M. Cuvier l’ancre de salut ; elle détourna ses regards des désastres de sa famille et du spectacle de deuil l’entourait. Elle seule, au milieu de ses occupations administratives, pouvait satisfaire aux besoins de son esprit et ne pas laisser trop de prise à des souvenirs douloureux. Aussi lui paya-t-il avec usure la dette de la reconnaissance.

L’important travail de la dernière édition du Règne animal date de cette triste époque, ainsi que celui de l’Histoire des poissons. Dans le court intervalle de quatre ans et huit mois, pendant lequel son utile existence a marché rapidement, depuis la mort de sa fille chérie jusqu’à son dernier terme, M. Cuvier a publié trois des cinq volumes du Règne animal ; les deux autres, concernant les crustacés, les arachnides et les insectes, ayant été confiés, comme pour la première édition, à son digne collaborateur, le célèbre Latreille.

Il a fait, avec M. Valenciennes, neuf volumes de l’Histoire des poissons et laissé beaucoup de matériaux tout prêts pour la publication de ceux qui suivront.

Je ne parle pas des mémoires particuliers qui ont été imprimés dans les recueils scientifiques ; des rapports nombreux que M. Cuvier a lus à l’Académie des sciences ;

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