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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/111

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dit-il dans son Discours de réception[1], pour les sciences et pour les lettres, convaincu que leur alliance a touours été l’une des sources de leur gloire, dans les rêves que mon amour pour elles inspirait à ma jeunesse, je ne m’étais jamais flatté d’un bonheur qui égalât celui d’être appelé un jour à resserrer leurs nœuds. »

J’aurais voulu à cette occasion vous signaler tous les morceaux d’éloquence, toutes les nobles pensées, toute la vérité et l’indépendance des jugemens qui distinguent les écrits où M. Cuvier a consacré cette alliance heureuse de la science et de la littérature[2], et qui les recommanderont à la dernière postérité.

J’aurais dû vous faire connaître la réponse qu’il fit à M. de Lamartine, lors de sa réception à l’Académie française ; morceau purement littéraire, qui vous aurait prouvé jusqu’à quel point M. Cuvier était pénétré de ce sentiment du beau et du sublime dont les œuvres du poète fournissent tant d’exemples, et avec quel goût, quelle délicatesse d’expression il pouvait rendre ses pensées.

Nous vous avons montré l’homme moral, l’époux heureux, l’excellent père de famille, dont les jouissances, hélas ! bien passagères, n’ont servi qu’à lui faire éprouver de plus cuisans regrets !

Je le vois encore sourire avec un bonheur indicible à sa fille chérie, lorsqu’assise à table à ses côtés, elle charmait par ses récits, par sa conversation, que l’esprit et le sentiment animaient tour à tour, les heures de ses


  1. Prononcé le 27 Août 1818.
  2. Son Discours de réception à l’Académîe française ; ses Éloges ; ses Discours prononcés dans les séances publiques des quatre Académies.