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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/14

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ques semaines dans sa ville natale, qu’il n’a plus revue depuis, et partit pour le château de Fiquinville, en Basse-Normandie, où il alla remplacer un de ses amis[1], comme gouverneur du fils de M. le comte d’Héricy.

Le voisinage de la mer, les loisirs dont M. Cuvier savait profiter, lui donnèrent l’occasion de se livrer dans sa nouvelle position à son goût pour l’histoire naturelle. Il entra dès-lors en correspondance avec le comte de Lacépède, auquel il fit connaître, entre autres, une nouvelle espèce de raie, que ce célèbre écrivain lui à dédiée. C’est en Normandie que M. Cuvier fit ses premières dissections des animaux appelés alors à sang blanc, et les premières observations fondamentales qui lui ont servi à réformer la science.

Son talent remarquable pour le dessin, la grande habileté qu’il avait dans cet art, lui donnèrent la facilité de figurer le grand nombre d’objets naturels qu’il eut l’occasion d’observer ; de les graver pour toujours dans sa mémoire, d’en retenir les caractères distinctifs et de pouvoir les comparer ; c’était le seul moyen de remplacer les collections. Il a servi de fondement à tous les ouvrages systématiques que M. Cuvier a publiés, et il a beaucoup contribué à l’effet magique de ses leçons, où des esquisses parfaites, exécutées à la craie avec une rapidité surprenante, donnaient un entraînement irrésistible à ses démonstrations orales.


  1. M. Parrot, ci-devant professeur et recteur de l’université de Dorpat, actuellement l’un des membres résidans de l’académie impériale de Saint-Pétersbourg, connu par des travaux importans sur la physique générale et particulière, qui avait, comme Cuvier, fait ses études classiques au gymnase de Montbéliard, et ses études spéciales à l’académie de Stuttgart.