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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/15

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Un heureux hasard lui fit rencontrer à Valmont, petite ville située dans le voisinage du château de Fiquinville, M. Tessier, le doyen d’âge actuel des membres de l’académie des sciences, que ses articles d’agriculture, publiés dans l’Encyclopédie méthodique, avaient déjà rendu célèbre. Il fuyait les persécutions auxquelles, dans ces temps de douloureuse mémoire, la vertu n’était que trop souvent exposée, et il avait pris, pour s’y soustraire, l’emploi de médecin militaire.

Je viens de trouver une perle dans le fumier de la Normandie, écrivait alors à son ami Parmentier, de la bouche duquel je tiens cette anecdote, le savant agriculteur qui avait deviné, à la première entrevue avec M. Cuvier, les germes du grand naturaliste. M. Tessier le mit en rapport avec le voyageur Olivier, avec les savans Lamétherie, Lacépède, Millin de Grandmaison et surtout avec le jeune Geoffroy, déjà professeur au Jardin des plantes, qui contribuèrent à le faire venir à Paris, dans les premiers mois de 1795, lorsque la tourmente révolutionnaire commençait à s’apaiser. Nommé d’abord membre de la Commission des arts, par l’entremise de Millin, ensuite professeur d’histoire naturelle aux écoles centrales, il obtint un peu plus tard, par les soins de M. Geoffroy et le concours de MM. de Lacépède et de Jussieu, la suppléance de Mertrud, alors professeur d’anatomie comparée au Jardin des plantes.

C’est en Décembre 1795 que M. Cuvier ouvrit son premier cours de cette science, par un discours qui fut imprimé dans l’un des deux seuls journaux scientifiques et littéraires français qui parussent alors, le Magasin encyclopédique.

Peu de temps après, il fit partie de la première or-