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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/144

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qui forment la crète de ces montagnes secondaires, ne sont pas posés sur des bancs horizontaux des collines qui leur servent de premiers échelons, ils s’enfoncent au contraire sous eux. Ces collines sont appuyées sur leurs pentes. Quand on perce les couches horizontales dans le voisinage des couches obliques, on retrouve celles-ci dans la profondeur. Quelquefois même, quand les couches obliques ne sont pas trop élevées, leur sommet est couronné par des couches horizontales. Les couches obliques sont donc plus anciennes que les couches horizontales, et comme elles ont dû être formées horizontalement ; elles ont été relevées ; elles l’ont été avant que les autres appuyassent sur elles.

« Ainsi la mer, avant de former les couches horizontales, en avait formé d’autres, qu’une cause quelconque avait brisées, redressées, bouleversées de mille manières, etc. »

Le génie, méditant sur ces fait si clairement exposés, les observant dans la nature, les comparant dans leur immensité et dans leurs nombreuses différences, est ainsi arrivé à trouver la théorie du soulèvement des chaînes de montagnes et à déterminer les époques relatives de ces soulèvemens pour chacune de ces chaînes.

« M. Elie de Beaumont, admettant cette production des montagnes par soulèvement, et examinant avec soin, dans chaque système de montagnes, la nature des couches qui y sont inclinées, et de celles qui y sont demeurées horizontales, a conçu l’idée hardie de fixer l’ancienneté relative des diverses montagnes, et est arrivé à ce résultat inattendu, que ce ne sont pas les plus élevées qui ont été soulevées les premières, et même que ce ne sont pas toujours celles dont le noyau se compose des plus anciens terrains. » (Analyse des travaux de l’Académie royale des sciences pour 1829, partie physique, par M. Cuvier.)

Note i (page 47).

Huit volumes seulement de cet important ouvrage ont paru avant la mort de M. Cuvier.

Les I et II en 1828.

Les III et IV en 1829.

Les V et VI en 1830.

Les VII et VIII en 1831.