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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/34

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Déterminer les espèces, les genres et les classes de ces espèces fossiles, sur quelques débris d’ossemens qui leur ont appartenu ; rapporter toutes les découvertes qui en avaient été faites jusque-là ; indiquer avec exactitude les localités où ces débris avaient été trouvés, la nature des terrains dans lesquels ils étaient enfouis, telle était la tâche que Cuvier s’était imposée dès les dernières années du siècle passé, et dont il publia un prospectus éloquent, qu’il adressa à tous les savans, pour les inviter à l’aider dans cette grande entreprise, pour leur en faire sentir l’importance et pour les engager à lui communiquer les découvertes qu’ils auraient pu faire ; découvertes qu’il leur promettait de consigner fidèlement dans son livre (g).

Cette tâche[1] l’obligeait de parcourir une route où l’on n’avait encore hasardé que quelques pas. « Antiquaire d’une espèce nouvelle, nous dit-il en commençant son Discours sur les révolutions du globe, il me fallut apprendre à la fois à restaurer ces monumens des révolutions passées et à en déchiffrer le sens ; j’eus à recueillir et à rapprocher dans leur ordre primitif les fragmens dont ils se composent ; à reconstruire les êtres antiques auxquels ces fragmens appartenaient ; à les reproduire avec leurs proportions et leurs caractères ; à les comparer, enfin, à ceux qui vivent aujourd’hui à la surface du globe, art presque inconnu, et qui supposait une science à peine effleurée auparavant, celle des lois qui président aux coexistences des formes des diverses parties des corps organisés. »


  1. Discours sur les révolutions du globe, pag. 1 et 2.