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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/33

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à la zoologie. La suite de ses travaux, dans l’une et l’autre de ces parties, durant le long espace de trente-sept ans, n’a été qu’un développement, qu’une application continuelle de ces principes, que son génie avait pressentis à l’instant même où il mesura pour la première fois, du coup d’œil de l’aigle, la carrière qu’il devait tant illustrer.

C’est encore à lui qu’était réservée la gloire de créer la science des Restes fossiles organiques, qui a pris depuis peu de temps, grâce à l’impulsion qu’il a donnée, un accroissement si extraordinaire, et dont les découvertes jettent un si grand jour sur l’histoire des révolutions de notre planète et des apparitions de la vie sur les différens points de sa surface.

Dans cette partie des sciences naturelles, qui est si pleine d’intérêt, le génie créateur de Cuvier se montre avec éclat comme dans les précédentes ; il mesure, d’un premier regard, l’étendue possible de la science, il en apprécie l’importance, il en saisit les rapports, et prévoit les lumières qu’elle répandra sur la théorie de la terre.

Un mémoire qu’il lut à l’Institut, en Mars 1796, sur les espèces d’éléphans, vivantes et fossiles, renferme déjà l’idée qu’aucune espèce de ces animaux fossiles, dont les ossemens sont si abondans dans le Nord, n’existerait plus aujourd’hui, ni dans la zone torride, ni ailleurs. Qu’il est probable que ces ossemens ont appartenu à des êtres d’un monde antérieur au nôtre, à des êtres détruits par quelque révolution de ce globe ; êtres dont ceux qui existent aujourd’hui ont rempli la place, pour se voir peut-être un jour également détruits et remplacés par d’autres.