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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/43

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toutes été lentes, ne se sont point faites par degrés.[1] La plupart des catastrophes qui les ont amenées, ont été subites ; et cela est surtout facile à prouver pour la dernière de toutes, celle dont les traces sont le plus à découvert ; elle a laissé encore dans les pays du Nord des cadavres de grands quadrupèdes, que la glace a saisis et qui se sont conservés jusqu’à nos jours avec leur peau, leur poil et leur chair. S’ils n’eussent été gelés aussitôt que tués, la putréfaction les aurait décomposés. Or, cette gelée éternelle n’a pu s’emparer des lieux où ces animaux vivaient, que par la même cause qui les a détruits : cette cause a donc été subite comme son effet. »

Les idées de M. Cuvier sur les âges relatifs[2] des couches appartenant aux terrains de sédiment, étendues aux différentes chaînes de montagnes, ont conduit, si je ne me trompe, au système qui prévaut en ce moment parmi les géologues, sur les soulèvemens successifs de ces chaînes ; système que M. Élie de Beaumont a développé avec tant de sagacité, et auquel tous les faits observés jusqu’ici viennent concorder.

On voit en effet, déjà dans l’édition de 1812 du livre que nous analysons, que l’on peut conclure de ce que toutes ces couches des terrains de dépôt ayant dû se former dans la position horizontale, les plus anciennes sont celles qui ont été plus ou moins dérangées de cette position, plus ou moins relevées vers la ligne verticale par une catastrophe ; et que les plus récentes sont au contraire les couches horizontales, occupant les flancs des premières ; parce qu’ayant conservé leur situation ori-


  1. Page 16 et 17, édit. in-8.° de l825
  2. Tome I. page 7 et 8, édit. de 1812.