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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/44

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ginelle, il est évident qu’elles n’ont pu se former qu’après la révolution qui a changé la position des couches inclinées, qu’elles recouvrent plus ou moins, et sur lesquelles elles s’appuient (h).

Une des questions les plus importantes, traitées dans ce grand travail dont je cherche à vous donner une esquisse, était celle de l’altération des formes animales. Il s’agissait de décider si les formes de beaucoup d’animaux perdus, qui diffèrent tant de celles des animaux vivans, indiquaient réellement des espèces et surtout des genres distincts des genres et des espèces encore existans, ou si le temps n’avait fait que modifier les formes primitives pour arriver aux formes actuelles.[1]

L’examen de cette question devait répondre à ceux qui croient à l’altération indéfinie des formes dans les corps organisés, et qui pensent qu’avec des siècles et des habitudes, toutes les espèces pourraient se changer les unes dans les autres ou résulter d’une seule d’entre elles.

Quelque extraordinaire, quelque incompréhensible que paraisse ce singulier système, qui ôterait toute base à la science, laquelle se fonde en définitive sur la détermination possible des espèces et sur leur durée, Cuvier commence par chercher à le réfuter sérieusement, et le détruit par une seule objection ; celle qu’on est loin de trouver généralement les modifications intermédiaires entre un animal de l’ancien monde et celui du monde actuel dont il se rapproche le plus. Il donne une définition de l’espèce, prouve la constance de certaines conditions de forme qui la caractérise, et présente le tableau des variations qu’elle peut subir et qui cons-


  1. Discours sur les révol. du globe, édit. in-8.°, pag. 117.