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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/8

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qu’après des siècles, avaient au plus haut degré, non-seulement le génie de la carrière dans laquelle ils sont entrés ; mais ce prodigieux développement des facultés intellectuelles, qui peut embrasser, sans effort, toutes les connaissances humaines. Tous deux étaient doués d’une activité extraordinaire, d’une persévérance inébranlable dans les déterminations une fois prises, d’une volonté d’exécution que rien ne pouvait arrêter.

Le premier, entraîné dans la carrière des armes par ses dispositions naturelles et par les circonstances, après avoir sauvé la France de l’anarchie, l’a fatiguée d’efforts inouïs pour conquérir une gloire passagère.

L’autre, poussé par un instinct irrésistible vers l’étude de la nature, sans rester étranger à aucune branche importante des connaissances humaines, est devenu le législateur, le génie protecteur de l’histoire naturelle.

M. Cuvier tenait, par ses parens, aux plus anciennes, aux plus honorables familles de la principauté de Montbéliard. Cette principauté faisait partie de l’empire germanique, quoique enclavée entre deux provinces de France, la Franche-Comté et l’Alsace, lorsqu’elle fut occupée par les troupes françaises, au mois d’Octobre 1793, et cédée régulièrement à la France par un traité de paix, conclu trois années plus tard, entre son ancien souverain, le duc de Würtemberg et le gouvernement français.

Le père de M. Cuvier avait servi comme officier, durant quarante ans, dans l’un des régimens suisses qui étaient à la solde de la France, et s’était distingué par sa valeur dans les guerres de Hanovre et de sept ans. Retiré de ce service avec la croix de chevalier de l’ordre du mérite