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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/87

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Ce n’est pas ici le lieu de développer cette proposition, par les détails du bien qu’il a fait et du mal qu’il a empêché dans des temps difficiles.[1]

Je dirai seulement que peu de personnes ont réuni, comme lui, dans le caractère et dans l’esprit, autant de qualités pour conduire une grande administration, l’activité, l’ordre, l’intelligence, le savoir, et par-dessus tout, cette volonté ferme, cette pureté d’intention, ce désintéressement parfait qu’on rencontre si rarement dans des temps de révolution.

Ces qualités supérieures qu’on admirait en lui et qu’il a toujours si utilement employées dans tous les corps dont il faisait partie, dans toutes les institutions qu’il était appelé à soutenir, se sont montrées avec éclat là même où, pour ainsi dire, il n’a fait que passer ; et dans le peu de séances auxquelles il a assisté à la Chambre des Pairs[2], on a pu, tout d’abord, apprécier la force d’intelligence et la justesse d’esprit dont il a fait preuve en traitant différentes questions de gouvernement et de législation (p).

Ces sortes de questions, à la vérité, avaient été, déjà à Stuttgart, l’objet de ses études de destination : et depuis 1813, qu’il a fait partie du Conseil d’État, d’abord en qualité de Maître des requêtes, peu de temps après comme Membre de ce Conseil, et dès 1819, comme Président de section, il avait acquis une expérience des


  1. Voyez son Éloge, prononcé dans la séance de la Chambre des Pairs, du 17 Décembre 1832, par M. le Baron Pasquier, Président de cette Chambre, page 36, etc.
  2. M. Cuvier avait été nommé Pair de France par ordonnance du 19 Novembre 1831.