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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/88

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affaires qui, jointe à sa science et à sa supériorité intellectuelle, l’avaient rendu la lumière de ce Conseil. Habitué à présider la section de l’intérieur, il en dirigeait, il en résumait les débats avec une connaissance des lois, de la législation historique et des règlemens administratifs, et une économie de temps, qui ont fait dire depuis, à plusieurs des personnes les mieux à même d’en juger, que l’absence de M. Cuvier du Conseil d’État, était une calamité publique.

Il a laissé dans l’administration supérieure de l'université tant de traces de son inconcevable activité, que son absence aussi ne peut manquer d’y produire un vide sensible, que les supériorités en tout genre qui en font partie, me permettront de signaler.

En effet, depuis la création de l’Université, il n’a cessé de la servir de tour son pouvoir dans toutes les circonstances, sous tous les régimes et à travers mille difficultés ; et, l’année dernière encore, nous l’avons vu défendre à la Chambre des Députés l’organisation actuelle de l’instruction publique avec une éloquence qui entraîna tous les suffrages.

Au surplus, ce triomphe de la parole n’était pas nouveau pour lui ; appelé, en 1816, comme Conseiller d’État, à soutenir devant les Chambres la loi des élections, il y improvisa deux des plus beaux discours qui aient jamais été tenus à la tribune française ; et si, en 1820, il s’est décidé, à défendre la nouvelle loi que proposait le Gouvernement, c’est qu’il fut convaincu, d’un côté, que les choix de plusieurs départemens étaient hostiles à la monarchie, et de l’autre, que la nouvelle loi laissait encore, comme il l’a dit à la tribune, une part suffisante à l’élément démocratique. On a vu, en effet, que les manœuvres em-