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Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/14

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— Si, mon enfant, c’est un jour de fête : mon fils Jacques arrive ce soir de Paris. Viens tantôt, tu auras des gâteaux et je te promets que je n’ai épargné ni les œufs, ni le beurre et le sucre.

Quand, à la nuit tombante, j’entrai dans la maison de la rue de la Cloche, Jacques, assis sur le sopha à côté de son père, tandis que la mère préparait le souper pour son fils adoré, Jacques, dis-je, ne fut pour moi qu’un objet de haute curiosité. Mais mon cœur battait d’émotion en voyant une bouteille de vin du Rhin sur la nappe blanche entre deux plats remplis de friandises, le tout ruisselant sous la lumière d’un petit lustre en cuivre qu’on n’allumait que dans les grandes circonstances. En ce moment il n’y avait pas dans la ville de maison plus heureuse que celle-là. Les parents et les amis arrivèrent les uns après les autres, pour souhaiter la bienvenue à Jacques, et à chaque nouvelle visite les plats circulaient et chaque fois j’en eus ma