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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/417

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ORGANISATION RATIONNELLE DU LIVRE

manière automatique de saisir les choses plus objectivement et dans leur totalité, chaque document envisageant un point de vue, la réalité totale étant faite de l’ensemble de ces points de vue. 3° Ces dossiers portent en eux la possibilité d’une critique immédiate. Qui les consulte n’a pas à subir d’influence tendancieuse, mais est libéré des « préjugés » par la diversité même des sources réunies et aussi par les critiques variées présentées en tous les sens.

422.32 Répertoire encyclopédique ou fichier.

Ces répertoires sont formés des mêmes éléments que les dossiers documentaires. Ils ne s’en différencient que par le format (125 × 75 mm.). Ils sont constitués par découpage de publications, par extraits recopiés, par inscription directe sur les fiches, par dépouillement des données contenues dans les rapports et correspondances.

L’Encyclopédie est formée avec des Répertoires de faits sur fiches. Ces répertoires se rapportent soit aux questions, choses, objets, produits, soit aux pays, soit à l’historique, soit aux personnes et aux organismes. Ils sont disposés d’après les divers ordres fondamentaux de classification systématique (matière), historique (date), géographique (lieu).

422.33 Feuilles encyclopédiques et fiches.

Une fois admis le type de dossier et de fichier de l’Encyclopedia Universalis, il devient possible de publier et de distribuer des éléments destinés à les alimenter automatiquement. Ainsi, en premier lieu, les périodiques (revues, magazines, bulletins) sous la forme mobile ; le recueil de pièces et documents (par ex. les rapports de conférences et congrès, les brevets, les statistiques, les lois, les conventions. Ainsi encore, comme fiches, les documents de toute nature : annonces d’ouvrages, éléments d’annuaires, calendriers futurs, cartes de visite, etc.

422.34 Atlas encyclopédique.

Sous le nom d’« Atlas Universalis Mundaneum », les Instituts du Palais Mondial se sont attachés à établir un vaste ensemble de tableaux consacrés chacun à un sujet déterminé et répondant ensemble au plan d’un exposé synthétique des données relatives au monde, à la nature, à l’homme, à la société, à l’histoire, à la géographie et à l’organisation universelle.[1]

Des ententes coopératives sont intervenues avec le Gesellschafts und Wischaftmuseum de Vienne (Ozbis Mundaneum). L’œuvre répond aux données suivantes :

1° L’atlas est composé de tableaux qui peuvent prendre place aussi dans les Expositions et Musées et servent de matériel didactique dans l’Enseignement.

2° L’atlas est composé d’autant de planches qu’il y a de points à traiter d’après le plan d’études communes (ou classification).

3° Les tableaux sont standardisés dans leurs dimensions physiques, unifiés, harmonisés, coordonnés dans leurs dispositions graphiques.

4° L’atlas et les tableaux réalisent autant que possible la comparabilité des données, les diverses données d’un ensemble, d’un pays, des divers pays, les données des divers pays avec celles des sciences et celles de l’histoire.

5° Le tableau est le moyen graphique de présenter des données à l’esprit sous le mode le plus facile, le plus rapide, le plus complet. Le tableau doit épargner à qui le considère la tension de l’esprit résultant de la difficulté de comprendre, de saisir le sens, de rattacher ce sens à celui des autres données comprises antérieurement, il y a l’art de distribuer les données en groupes bien distincts, clairs, harmonisés, de leur donner forme, grandeur, couleur adéquate (style du tableau).

6° Avec le tableau un mode d’expression nouveau des idées se crée. Les formes créées peuvent être généralisées et engendrer d’autres tableaux. L’ensemble des tableaux ainsi produits offre déjà une très grande variété de forme. On y trouve maints moyens d’exprimer des idées générales ou abstraites, qu’au premier abord on ne songerait pas à « tabuliser » ou dont on ne saurait comment le faire.

7° Chaque tableau de l’Atlas Universel sera soumis à revision successive des meilleures autorités, soit individuelles, soit collectives (associations, académies, congrès, agissant par leurs comités spéciaux). Chacun apportera les corrections désirables s’il y a lieu et le tableau sera ensuite revêtu de leur signature. Ces signatures ajouteront à sa valeur autoritative,

8° La matière de l’atlas est déjà largement existante et elle sera utilisée. Mais cette matière est dispersée à l’intérieur d’ouvrages souvent difficiles à se procurer ou elle est présentée à l’état de document séparé, mais de différentes grandeurs, à des échelles variées, sans lien systématique, sans facilités par conséquent pour les acquérir ensemble ou selon des parties homogènes.

Ainsi les atlas géographiques donnent les cartes, les panoramas géographiques donnent les sites, les albums historiques donnent les images des monuments, des objets usuels, des œuvres d’art. Mais ces recueils à eux seuls sont insuffisants, car ils sont séparés et non réunis et coordonnés. Il est ensuite d’autres formes de représentation que celles qu’ils mettent en œuvre, tels les schémas, les diagrammes, les tableaux synoptiques. En outre, il faut la coopération dans l’établissement des tableaux,

  1. Paul Otlet, A. Oderfeld, Atlas de la Civilisation Universelle. Conception, organisation, méthode de la préparation du matériel didactique en coopération internationale. 1929, Public, n° 132 de l’Union des Associations internationales.