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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/532

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je pense sérieusement à revoir Paris, je pense à mes travaux, à mes projets, et, faut-il le dire ? au jugement des savants et du public. Là-dessus je vais au cabinet de lecture — autre vanité — je lis la Revue des Deux Mondes, et, voyant les grands services que vous rendez à Buloz en ornant sa revue de vos beaux récits, je ne puis croire qu’il vous refusât une page pour dire un mot des Poëtes franciscains. Mais auriez-vous le temps de vous occuper de ces mendiants ? Ils ont pourtant bien mérité de vous, car vous savez ce que doivent à saint François vos deux amis Dante et Giotto. Si donc un soir la préparation de votre cours et les empressements du beau monde vous laissent quelques moments, permettez que mes pauvres Poëtes se recommandent à vous. Ici ils trouvent plus d’accueil que je n’espérais. Le cardinal Maï, qui a beaucoup goûté la Vie de Giacopone, m’a fait faire les plus aimables compliments. Mais à voir l’autorité dont vous jouissez ici, on peut se figurer celle que vous avez ailleurs, et le bien que six lignes de vous feront aux Franciscains en général et à leur historien en particulier.

Pardonnez-moi, cher ami ; mais aussi pourquoi avez-vous hâté de vos vœux le retour de ma santé ? Voilà ce qu’on gagne à une demi-convalescence. Demain peut-être une rechute mettra bon ordre à mes velléités littéraires ; mais aujourd’hui, avec le rayon de soleil qui réveille les fleurs, se réveillent