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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/479

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Aucun de ces traits ne convient aux temps carlovingiens, à une époque toute chrétienne, où l’on convertissait encore des Saxons, mais où l’on ne baptisait plus de rhéteurs latins. Comment admettre au huitième siècle, lorsque la France était réduite à recevoir presque toutes ses lumières de l’Italie, de l’Angleterre et de l’Irlande, l’existence d’une école nationale à Toulouse, qui compterait quatre générations et cent vingt ans de durée ? Enfin, ce qui fait la grandeur littéraire du règne de Charlemagne, c’est la passion, non de cacher, mais de populariser la science c’est le besoin, non de fermer les portes de l’école, mais de les ouvrir, et d’y pousser, de gré ou de force, le clergé, la noblesse, et jusqu’aux enfants des serfs c’est enfin la pratique sincère de l’enseignement chrétien, qui n’a pas de doctrines ésotériques, qui ne partage pas les hommes en deux classes, l’une d’initiés, l’autre de profanes. Au contraire tout conviendrait


    du faux Virgile, un grammairien irlandais du neuvième siècle, et un évêque espagnol qui figura dans la controverse de l’Adoptianisme enfin il pense retrouver Virgile lui-méme dans ce vers d’une ëpitre d’Alcuin à Charlemagne :

    Quid Maro versificus solus peccavit in aula ?

    Mais, tout en craignant de nous trouver en contradiction avec un philologue d’une si grande autorité, nous aurons lieu de prouver dans la suite de ce travail, que le Virgile dont il s’agit dans ce vers d’Alcuin est le véritable, et que les pseudonymes de la cour de Charlemagne ne sont qu’une imitation tardive de l’école de Toulouse. Les noms de Sedulius, d’Etherius. etc., sont d’ailleurs assez communs aux temps barbares pour avoir pu être portés à trois siècles de distance par des écrivains différents.