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Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/193

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TROISIÈME PARTIE



CHAPITRE PREMIER

LES CHOUX


Il faut le dire : les Pâtureau furent secourus lorsque la mère fut morte.

Les beaux frères firent ce qu’ils purent. Calloux envoya cent sous à sa filleule Georgette et Auguste amena une charretée de fagots. À plusieurs reprises Chauvine et Pitaude firent passer du lait, du beurre et même quelques restes de lard. Ceux du Grand-Village — à l’exception des Larin qui étaient des gens très durs — attiraient les enfants chez eux ; lorsque Louise et Georgette gardaient leur chèvre après l’école, les moissonneurs en train de manger derrière les haies appelaient les deux fillettes ; ils leur coupaient des tartines ou leur laissaient les plats à nettoyer.

Les pauvres du Bas-Village se montraient pitoyables à leur manière. Les hommes se serraient autour de Séverin ; ils l’emmenaient avec eux à la messe, lui offraient du tabac, s’arrêtaient longtemps à causer