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Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/238

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crut remarquer qu’il l’avalait vite tout de même.

Chaque jour les choses empiraient. Rien d’ailleurs à espérer pour le moment. On commençait à dire dans le pays que Pâtureau était républicain ; or, le bureau de bienfaisance ne faisait que le strict nécessaire pour les républicains ; la Bernoude elle-même n’était pas encore secourue. Les Magnon s’étaient vengés sournoisement.

Pourtant Séverin depuis longtemps ne braconnait plus. Il n’en avait ni le goût ni le temps. Il ne courait plus le dimanche ; il avait seulement conservé l’habitude de ramasser les choses qui se perdaient.

Maintenant, pour faire plaisir à Bas-Bleu, pour lui rapporter quelque friandise, à elle qui ne pouvait plus guère manger que des fruits, il demandait ; il n’hésitait plus, il était devenu hardi ; et même, parfois, lorsque, dans les haies écartées appartenant à des gens durs qui ne donnaient jamais rien, il trouvait de belles cerises ou des poires bien jaunes, dame, tant pis ! il en raflait quelques-unes et peut-être après n’eût-il pas fait bon les lui reprendre.