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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/117

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LA MÊLÉE

prendre part aux débats sans quitter leur demeure. Et, en fait, pendant les précédentes législatures, on avait connu d’assez nombreux députés, même des députés influents, qui n’avaient jamais, une seule fois, pris contact direct avec leurs collègues.

Mais les temps étaient changés. Endémios fut le premier à réclamer contre l’usage séculaire qui donnait, sans raison valable, figure de capitale à une région du globe. Malgré la résistance des anciens ministres demeurés en fonction, le principe du déplacement du Parlement fut vite acquis, mais les débats passionnés s’engagèrent sur les modalités, chaque pays prétendant à la priorité sur les pays voisins.

Des arguments historiques, autrefois délibérément écartés dans toute discussion sérieuse, se heurtaient avec violence. Il n’était région si déshéritée qu’elle n’eût été, au cours des siècles, le théâtre d’un accident notable, qu’elle n’eût vu des hommes s’entre-détruire, qu’elle n’eût servi de repaire à une race de proie. On évoquait glorieusement les fastes des âges barbares ; on se disputait l’honneur d’avoir les plus vastes charniers.

Finalement, on ne choisit que huit points de réunion ; le premier fut le point 20-30 dans l’Afrique du Sud, au centre même de la circonscription d’Endémios. Lahorie, malgré tous ses efforts, ne put rien obtenir pour son pays. Le mécontentement fut vif dans toutes les circonscriptions sacrifiées.

La réforme ne présentant rien d’immédiatement dangereux, le Conseil Suprême n’opposa aucune résistance. Mais la fureur réformatrice de la majorité parallèle ne devait pas tarder à se manifester de façon plus inquiétante. Le programme du parti comportait la réorganisation administrative de la