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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/223

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UNE GENÊSE

II

L’ODYSSÉE DE SAMUEL ET DE FLORE


Samuel et Flore, étaient restés deux jours et deux nuits dans la chambre d’isolement, au fond du laboratoire saccagé. Lorsque la faim, la soif et l’odeur des cadavres les avaient obligés à sortir, l’évolution du système 13 était terminée.

Ils pénétrèrent dans la maison, burent et mangèrent. Rassasiés, ils retrouvèrent un peu de gaieté ; ils firent quelques bonds, se poursuivant en riant.

Mais le silence les inquiéta. Ni Harrisson, ni Lygie, ni Salem n’étaient là. Ils fouillèrent la maison, appelèrent, faiblement d’abord, puis de toutes leurs forces et leur voix tremblait d’angoisse. Dans la cour, ils tournèrent autour des cadavres sans reconnaître celui de Salem. Pour retrouver Lygie, ils se dirigèrent vers le laboratoire, mais, dès l’entrée du vestibule, une odeur horrible les fit reculer précipitamment. La peur les ressaisit et ils dévalèrent la colline à toutes jambes. Ils s’arrêtèrent, hors d’haleine, dans un petit bosquet et s’endormirent aux bras l’un de l’autre, blottis parmi de hautes fougères.

Quand le froid de la nuit les éveilla, ils appelèrent encore leurs maîtres. Au matin, lentement, prudemment, se glissant d’un arbre à l’autre à travers les herbes, ils revinrent au Refuge, où ils apaisèrent