Aller au contenu

Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

incendiaires. Dix mille habitants à peine survécurent à l’attentat.

Il y eut dans le monde entier un moment de stupeur.

Au Conseil des Nations, les diplomates asiatiques, recevant de leurs pays respectifs des instructions contradictoires, hésitèrent. Quand fut enfin prise la décision de châtier les coupables et de dissoudre leur association, un temps précieux avait été perdu : le Coupe-coupe était maître de la situation. Déjà on traquait les Blancs d’Asie ; beaucoup d’entre eux, livrés aux fureurs de la populace, trouvaient la mort dans des supplices d’une cruauté inouïe. Les vieux levains de folie guerrière bouillonnaient, montaient en écume sanglante. D’un continent à l’autre, de menaçantes clameurs volaient ; tous les téléphones de la planète retentissaient d’injures homériques.

Enfin, attaqués par une escadre aérienne d’Indo-Chine, les Blancs d’Australie ripostèrent énergiquement. La guerre véritable commença.

L’historien distinguait trois actes dans ce grand drame crépusculaire de l’ère chrétienne.

Au début, les Asiatiques, pourvus d’usines puissantes, de laboratoires supérieurement outillés, eurent nettement l’avantage, non sans subir eux-mêmes des dommages très graves. Cette première période fut marquée par la destruction des grandes villes. Nulle défense ne put protéger efficacement New York, Buenos Aires, Londres, Paris, Melbourne, le Cap, contre les escadres aériennes des Jaunes. Dans l’autre camp, Pékin, Canton, Haï-Phong, Calcutta ne connurent pas un meilleur sort.

Après un an de lutte, un grand nombre d’usines chinoises, japonaises et hindoues demeuraient encore