ment à cette circonstance qu’il dut le bonheur d’échapper aux massacres de la Saint-Barthélemy.
Ses ouvrages de moyenne et de petite dimension ornaient les appartements et figuraient sur les dressoirs, les buffets, les tables et les consoles. Ce sont des vases, des aiguières avec leurs bassins, des statuettes, des groupes pleins de grâce et de mouvement, des coupes, des vidercomes, des salières, des écritoires, des flambeaux, des corbeilles, de grands et de petits plats sculptés, enfin des bassins rustiques chargés de fruits, de coquillages, de poissons et de reptiles, représentés avec une vérité de formes et de coloris qui font l’admiration des hommes de l’art. D’autres plats présentent des bas-reliefs d’un fini remarquable, des sujets tirés de la mythologie ou de l’histoire sainte. Les ouvrages de cette série sont moins rares que les précédents. Le musée de Paris, le musée céramique de Sèvres, et les collections particulières de quelques amateurs éclairés, en renferment de très-belles épreuves[1]. Toutes ces pièces sont remarquables par l’harmonie des sujets, l’élégance des formes, le fini de l’exécution, et sont enrichies d’ornements pleins d’imagination et de goût. Leur rareté n’ajoute donc rien à leur mérite réel, qui justifie seul l’empressement avec lequel elles sont recherchées.
À travers les rudes épreuves qu’il avait eu à subir et les travaux incessants que les difficultés de l’art ou les rigueurs de la fortune lui avaient imposés, Palissy n’avait pas pour cela négligé ses études chéries. L’histoire naturelle, l’agriculture, la physique du globe et la chimie n’avaient jamais
- ↑ On doit citer, comme l’une des plus remarquables, parmi ces collections, celle de M. Ch. Sauvageot, qui, à force de soins et de recherches intelligentes, a réussi à former une suite à peu près complète des ouvrages de Palissy. Cette suite figure au milieu d’une réunion extrêmement riche des meilleures productions artistiques du seizième siècle.