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Page:Palissy - Oeuvres complètes (P. A. Cap, 1844).djvu/318

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DES PIERRES.

cause de l’escu que i’auois pris de chascun, que pour le temps que ie les eusse ameusez : car il y auoit bien peu de mes auditeurs qui n’eussent profité de quelque chose, pendant le temps qu’ils estoyent à mes leçons. Voila pourquoy ie dis que s’ils m’eussent trouué menteur, ils m’eussent bien rembarré : Car i’auois mis par mes affiches que partant que les choses promises en icelles ne fussent veritables, ie leur rendrois le quadruple. Mais graces à mon Dieu, iamais homme ne me contredit d’vn seul mot. Quoy consideré, et voyant que ie ne pouuois auoir de plus fidelles tesmoings, ne plus asseurez en sçauoir qu’iceux, i’ay pris hardiesse de te discourir toutes ces choses bien tesmoignées, afin que tu ne doutes qu’elles ne soyent veritables. Et pour te les rendre encores mieux asseurées, ie te feray icy vn catalogue des gens de bien, honorables et doctissimes, qui ont assisté à mesdites leçons (lesquelles ie fis le caresme de l’an mil cinq cens septante cinq) au moins de ceux desquels ie pouray sçauoir le nom et la qualité : lesquels m’ont asseuré qu’ils seront tousiours prests à rendre tesmoignage de la verité de toutes ces choses, et qu’ils ont veu toutes les pierres minerales et formes monstreuses, lesquelles tu as veuës à mes dernieres leçons de l’an mil cinq cens septante six, lesquelles i’ay continué, afin d’auoir plus grand nombre de tesmoings.


S’ensuit le catalogue desdits tesmoins qui ont veu les choses susdites au parauant l’impression du liure[1].


Et premierement, Maistre François Choisnyn, et Monsieur de la Magdalene, tous deux Medecins de la Royne de Nauarre.

Alexandre de Campege[2], Medecin de Monsieur le Frere du Roy.

Monsieur Milon[3], Medecin.

  1. Voilà un grand nombre d’habiles médecins, plusieurs chirurgiens célèbres, des grands seigneurs, des gentilshommes, des ecclésiastiques en dignité, des gens de loi, etc., réunis par le goût des connaissances. Voilà, en un mot, le premier Lycée français ouvert ; et c’est un potier de terre qui y préside, qui y donne des leçons, qui s’y fait admirer !… (G.)
  2. Ou plutôt Champier (Campesius), l’un des descendants de Symphorien Champier, naturaliste célèbre, médecin des rois Charles VIII et Louis XII ; mort à Lyon en 1539.
  3. Devenu premier médecin de Henri IV.