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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/255

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parle aux esclaves. La politesse exige aussi que les égaux se saluent en joignant les deux mains jusqu’à la bouche ; mais, pour saluer les supérieurs, il faut au moins s’accroupir sur les talons, joindre les mains et les élever jusqu’au dessus de la tête en disant : Votre esclave vous salue, le cheveu vous salue, ou bien l’animal vous salue.

Le respect pour l’autorité est excessif ; quand on va voir un supérieur, dès qu’on est arrivé à la porte et en vue de la personne, il faut se prosterner et adorer en levant les mains jointes jusqu’au dessus de la tête, puis on s’avance, ayant le corps tout courbé, et on converse assis, les jambes repliées en arrière. Mais si c’est un grand mandarin ou un prince qu’on va voir, dès qu’on est en vue, il faut adorer trois fois ; après quoi on s’avance en rampant sur les genoux et les coudes on se tient prosterné, les mains jointes et la tête baissée, qu’on ne relève que de temps en temps en élevant aussi les mains jointes pour dire khórab, seigneur, je reçois vos ordres. Voici les expressions qu’on emploie avec les supérieurs : quand on s’adresse aux petits mandarins, on les appelle bienfaiteur, père bienfaiteur ; aux grands mandarins on dit : seigneur bienfaiteur, seigneur sous les pieds de qui je suis,