Aller au contenu

Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 238 —

monseigneur ; aux princes, il faut dire moi, poussière de vos pieds augustes, prince, qui protégez ma tête, moi qui suis la plante de vos pieds. En parlant au roi, on s’exprime ainsi : puissant et auguste seigneur, divine miséricorde, moi qui suis un grain de poussière de vos pieds sacrés, je reçois vos ordres, divin seigneur. En parlant du roi, on l’appelle : l’ordre divin, le maître de la vie, le maître de la terre, le chef suprême, le grand roi, le divin seigneur qui est à la tête, etc.

Quand on va voir un supérieur, il est du bon ton de lui porter des présents en fruits, en gâteaux, sucre, thé, chair de porc, poissons ou autres comestibles ; ces présents sont placés sur de grandes coupes de cuivre munies d’un pied et d’un couvercle conique revêtu d’étoffe de couleur écarlate. Le nombre des coupes est proportionné à la dignité par exemple, pour aller se présenter devant un chef ordinaire, il faut deux ou trois coupes de présents ; pour un grand mandarin, il en faut cinq ou six ; pour un grand prince une douzaine, et pour le roi une vingtaine.

Quand on reçoit une visite, il est de règle qu’on invite le visiteur à mâcher l’arec et le bétel, puis à fumer un cigare. Dans les bonnes maisons, après