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soin, rejetant tout le bois blanc, et ne gardant que le noir qui est le véritable bois d’aigle ; qu’on obtient sous des formes très-bizarres ; ainsi préparé, il se vend douze francs la livre. Chaque famille de chrétiens est obligée d’en payer au roi un tribut annuel du poids de deux livres.

Les habitants des bois font la chasse aux tigres, ours, rhinocéros, buffles, vaches sauvages et aux cerfs. La manière dont ils viennent à bout du rhinocéros est fort curieuse quatre ou cinq hommes tiennent en main des bambous solides et dont la pointe fort aiguë a été durcie au feu. Ils parcourent, aitrsi atmés, les lieux où se trouve cet animal, en poussant des cris et frappant des mains pour le faire sortir de sa retraite. Quand ils voient l’animal furieux venir droit à eux, ouvrant et fermant alternativementsa large gueule, ils se tiennent prêts à le recevoir en dirigeant droit à sa gueule la pointe de leurs bambous, et, saisissant le moment favorable, ils lui enfoncent l’arme dans le gosier et jusque dans les entrailles avec une dextérité surprenante, puis ils prennent la fuite à droite et à gauche. Le rhinocéros pousse tm rugissement terrible, tombe et se roule dans la poussière avec des convulsions affreuses, tandis que les audacieux