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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/358

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petits chefs chrétiens, ayant un différend entre eux, vinrent me trouver et me prier d’arranger leur affaire, ce que je fis volontiers. Mais celui qui avait perdu sa cause s’avisa d’aller offrir des présents au vice-roi et le prier de juger la même affaire. Le vice-roi lui demanda : L’évêque a-t-il jugé cette cause-là ? Mon homme fut bien obbgé de répondre que oui. Le vice-roi reprit : Eh bien ! à quoi bon venir me trouver pour cela, puisque l’évêque à jugé ? Le chef chrétien répondit : Je viens remettre l’affaire sous vos pieds sacrés parce que le jugement de l’évêque ne me paraît pas très-équitable. Le vice-roi, entendant ces mots, se mit en colère et s’écria : Comment, misérable ; tu ne respectes pas ton évêque et tu ne veux pas te soumettre à son jugement ! et s’adressant à ses gens Appelez un licteur, qu’on lui donne trente coups de rotin, et après cela qu’on le mène demander pardon à l’évêque. Ce qui fut dit fut fait.

22. ENFANTS CHRÉTIENS ESCLAVES CHEZ LES PAÏENS.

Voici un cas qui se présente assez souvent parmi nos chrétiens de Siam. Un père a quatre ou cinq enfants qui fréquentent l’église et les écoles ; les