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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/112

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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

routes le pistolet au poing, qu’on y épouse la corde au cou. Je me trompe fort, ou voilà une comédie qui n’est nullement fade.

Même il semble que l’invention faiblisse et l’esprit se guinde, quand l’émotion dramatique ne les soutient plus. Je ne dis pas que Dumas, qui a glissé cent scènes comiques jusque dans ses pires mélodrames, soit jamais à court de fantaisie ; mais enfin, il n’est pas toujours en veine.

Dans ses trois grandes comédies : Mademoiselle de Belle-Isle, Un Mariage sous Louis XV, les Demoiselles de Saint-Cyr, on retrouve plus qu’un air de famille. Je m’en voudrais de l’examiner à la grande rigueur. Le point est cependant à noter. Je ne fais pas non plus à Dumas un grief de venir après Marivaux, Beaumarchais, Lemercier qu’il connaît bien, et La Chaussée que sans doute il n’a jamais lu. Il est trop personnel pour être à la suite. Toutefois, il paraît qu’après les Fausses Confidences et le Mariage de Figaro, à travers les écrits et mémoires des Duclos, des Laclos, des Casanova, il n’a guère goûté le xviiie siècle que sous trois points de vue : aimable liberté des mœurs, — messéance de l’amour en l’état de mariage — et la mélancolie de la Bastille succédant à la joie des flamberges au vent. Là se bornent les impressions qu’il en reçut. Et aussi, ces trois comédies forment trois quadrilles, où reviennent pareilles scènes symétriques et mêmes oppositions balancées. Dirai-je que les moyens déjà employés resservent complaisamment : confidences épiées par un tiers, déclarations à rebours, mariages annulés par le pape, exempts