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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/123

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LES COMÉDIES.

mettre dehors ce pauvre sire, à qui Dumas, bon enfant, a rendu quelque lustre au dénoûment. Pour ce qui est de la comtesse, si prompte à la syncope et dont l’esprit fait d’abord illusion (« Marton, tu as vu que j’ai fait tout ce que j’ai pu pour cela… Mais on a beau faire, on ne meurt pas quand on veut ! ») — elle a le beau rôle, par un privilège de son sexe : moins novice que son benêt d’amant et son roué de mari. Elle conclut cette comédie artificielle, où les jolis détails ne masquent point l’artifice de l’ensemble, par un mot sévère : « Déchirez ! Déchirez ! »

Les Demoiselles de Saint-Cyr forment une pièce taillée sur le patron d’Un Mariage sous Louis XV. L’effet comique se fonde sur la symétrie des scènes et l’opposition des personnages. Deux actes consacrés à la brouille et deux à la réconciliation. J.-J. Weiss a justement remarqué que ces contrastes enjoués rappellent la facture du Domino noir, de l’Ambassadrice et que la musique ne gâte point de telles gentillesses. Le bal masqué du Buen Retiro, à l’acte IV, veut une bonne douzaine de violons. Saint-Hérem, talon rouge, et Dubouloy, bourgeois gentilhomme, Charlotte de Mérian, saint-cyrienne sensible, et Louise Mauclair, pensionnaire avisée, nous balancent entre l’émotion et la belle humeur. Une équipée de roués est punie de mariage forcé, dont une séparation amiable est la conséquence, jusqu’à ce que les cœurs s’unissent enfin : sujet d’opérette. Un acte à Saint-Cyr, un à Paris, deux en Espagne, à la cour du roi Philippe : tout cela constitue encore un assez joli roman d’aventures, où l’on souhaite toutefois